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Détester tout le monde à la MJC Calonne et au Théâtre de Haguenau

29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

Détester tout le monde au Théâtre National Wallonie-Bruxelles

6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

Détester tout le monde à la MJC Calonne et au Théâtre de Haguenau

29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

Détester tout le monde au Théâtre National Wallonie-Bruxelles

6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

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29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

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29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

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6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

L'affaire de la rue de Lourcine

Eugène Labiche

© Christophe Urbain

J’ai des envies de vaudeville, qui traversent nos derniers spectacles. J’ai plaisir à pous­ser le théâtre dans ses ratages, ses excès, ses retranchements. En cherchant dans la production fleuve de Labiche, entrepre­neur de la gaudriole du temps des grands boulevards et portraitiste des siens à qui l’on doit près de 180 pièces écrites à quatre mains, parfois débiles et souvent tombées dans l’oubli, on trouve un drôle d’objet : L’Affaire de la rue de Lourcine. Lenglumé, bourgeois noceur, trouve dans son lit, un matin de gueule de bois, un homme dans le même état, Mistingue. Par un faisceau d’indices abracadabrants, ils en viennent à imaginer qu’ils sont les assassins d’une charbonnière, rue de Lourcine, dans les dédales d’un vieux Paris interlope. Pour faire disparaître les preuves de leur culpa­bilité, ils se révèleront capables du pire : l’assassinat de tous les témoins de leur for­fait jusqu’à leur élimination réciproque. Un retournement improbable de dernière mi­nute viendra stopper l’escalade meurtrière et tout termine en happy end chanté, avec pour seule victime la chatte moumoutte.

durée 1h

Avec 
Bernard Gahide,
Fabien Magry,
Marie Luçon,
Pedro Cabanas,
Tristan Schotte.

 

Mise en scène
Thibaut Wenger

 

Scénographie et costumes
Claire Schirck
 

Scénographie et accessoires

Nina Blanc

Musique
Grégoire Letouvet
Marc-Antoine Perrio

 

Lumières
Iris Julienne

 

Sons
Geoffrey Sorgius

 

Assistanat à la mise en scène
Hugo Favier

 

Construction
Sébastien Corbière

 

Administration
Patrice Bonnafoux

 

Production
Premiers actes, compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Grand Est et la Région Alsace ; en coproduction avec Le Nouveau Relax – scène conventionnée de Chaumont ; La Servante ; Théâtre en Liberté et La Coop ASBL. Avec le soutien de la COCOF, de la SPEDIDAM, de MCA Recycling SPRL et du Tax-Shelter du Gouvernement fédéral belge.

Marie Baudet, La Libre Belgique

Thibaut Wenger a fait appel à ses comédiens complices Fabien Magry (Lenglumé), qui excelle dans le phrasé de gueule de bois et l’incorporation bouffonne du bourgeois, Marie Luçon (Mme Lenglumé, dont les formes soulignent la naïve incompréhension) et Tristan Schotte (en domestique aussi maniéré que lucide), auxquels se joignent Pedro Cabanas (Mistingue l’intrus envahissant) et Bernard Gahide (le fielleux cousin Potard). Cette distribution judicieuse évolue parmi les couleurs profondes et subtiles du décor et des costumes signés Claire Schirck et Nina Blanc. Parmi les codes de la bourgeoisie française bien présents s’immisce le désordre. Outre la loufoquerie des situations où tout se termine en chansons, c’est là sans doute, dans cette poésie un peu factice et franchement foutraque, derrière les traces de charbon et les noyaux de cerises, que se cache le sel de cette création.

Propos recueillis par Mélanie Lefebvre pour le Poulet des Martyrs

Vous mettez en scène L’affaire de la rue de Lourcine. Est-ce l’envie de monter un vaudeville qui vous anime et comment avez-vous apprivoisé ce genre ?

L’affaire de la rue de Lourcine est un vaudeville un peu particulier. Il n’y a pas d’amant dans le placard. Mistingue et Lenglumé vivent une sorte de cauchemar suite à une nuit d’ivresse dont ils n’ont plus de souvenirs. J’ai le sentiment qu’on se retrouve embarqués dans un vaudeville comme dans un mauvais film, entre absurdité terrifiante et parodie du grand répertoire. De manière générale, les canons du genre sont un peu déréglés.

Est-ce que l’on approche la mise en scène de manière particulière lorsqu’il s’agit de comédie et quelle est votre expérience de ce genre ?

J’ai mis en scène L’enfant froid de Mayenburg, qui était une farce. Dans Platonov, le quatrième acte virait à la comédie. Nous avions trouvé une certaine liberté joyeuse à emmener Tchekhov dans une sorte de vaudeville mélancolique, déstructuré. Avec L’affaire de la rue de Lourcine, la situation est différente, l’attentat est déjà écrit. L’exercice ne laisse pas toujours grande liberté, il s’agit avant tout de faire fonctionner la machine, même si l’absurdité de Labiche est peut-être plus minée que l’horlogerie de Feydeau.

Certains comédiens avaient déjà travaillé avec vous, mais pour d’autres il s’agit d’une première collaboration. Comment les avez-vous choisis ?

Fabien, Marie et Tristan font partie de la compagnie, nous avons monté plusieurs spectacles ensemble et partageons un vocabulaire, un imaginaire. Des acteurs invités viennent nous rejoindre, il s’agit ici de Bernard, que j’ai vu travailler et jouer aux Martyrs, qui joue le cousin Potard, et de Pedro qui reprend Mistingue, figure marginale dans ce monde bourgeois.

Les pièces de Labiche sont encore montées très régulièrement et on aime cet auteur pour de multiples raisons. Quelles sont les vôtres ?

Je n’aime pas Labiche ! (Rires). C’est un auteur réactionnaire, anti-communard… Ce qu’on pourrait penser être une critique sociale de la classe moyenne est en fait un désir de la part de Labiche de dominer cette classe. Mais il y a une efficacité théâtrale fulgurante dans son écriture que l’on constate en mettant les choses en place et en jeu avec les comédiens. C’est un humour particulier, absurde, loufoque. L’imaginaire très français de cette bourgeoisie éternelle me fait sourire. Tout comme le fait que tout puisse se terminer par une chanson, c’est assez déconcertant, je trouve. Les personnages de Labiche désamorcent la crise en chantant (faux), et il y a un retour à la normalité aussi fugace qu’incompréhensible.