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Détester tout le monde à la MJC Calonne et au Théâtre de Haguenau

29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

Détester tout le monde au Théâtre National Wallonie-Bruxelles

6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

Détester tout le monde à la MJC Calonne et au Théâtre de Haguenau

29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

Détester tout le monde au Théâtre National Wallonie-Bruxelles

6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

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29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

Détester tout le monde au Théâtre National Wallonie-Bruxelles

6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

Détester tout le monde à la MJC Calonne et au Théâtre de Haguenau

29 mars à 14h et 20h30 à la MJC Calonne, Sedan et 9 avril à 14h et 20h30 au Théâtre de Hauguenau

Détester tout le monde au Théâtre National Wallonie-Bruxelles

6 février à 20h30 ; 7 février à 19h30 ; 8 et 9 février à 14h et 20h30

La Cerisaie

Anton Tchekhov

Une fête manquée, à contretemps, où l’on badine alors que dehors le monde s’effondre. On y convoque une dernière fois la communauté d’inadaptés improductifs et ruinés du vieux monde tchékhovien, de négligents obsolètes oubliés par l’Histoire. Ils ont un drôle de problème diffus et insoluble dont ils attendent l’improbable résolution, tout au long d’une révolution immobile des saisons.

La Cerisaie est tout à la fois la fin d’un cycle que le brouillon Platonov inaugurait, et le début d’un autre, une ouverture. Tchékhov disait « Après, j’écrirai autrement. » Il projetait d’écrire une pièce sur le silence et le Pôle nord. Je trouve dans la polyphonie en creux de cette déjà pièce-paysage qu’est la Cerisaie une douceur, une fragilité, physique. J’avais envie de travailler avec les acteurs cette fragilité-là, ce creux.

Avec
Marie Bos,
Claude Schmitz,
Olindo Bolzan,
Marcel Delval,
Mathieu Besnard,
Nathanaëlle Vandersmissen,
Nina Blanc,
Marie Luçon,
Hélène Rencurel,
Pierre Giafferi, 
Jean-Pierre Basté,
Laetitia Yalon.

 

Mise en scène
Thibaut Wenger 

 

Scénographie
Boris Dambly

 

Costumes
Raffaëlle Bloch,
Odile Dubucq

 

Musique et sons
Grégoire Letouvet,
Geoffrey Sorgius 

 

Lumières
Matthieu Ferry

 

Assistanat mise en scène
Judith Ribardière

 

Dramaturgie et traduction
Roumen Tchakarov

 

Coproduction
Premiers actes et Théâtre Varia, centre dramatique de la fédération Wallonie-Bruxelles. 
 

Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

Catherine Makereel, Le Soir

Thibaut Wenger a opté pour une mise en scène étonnamment classique de l’œuvre de Tchekhov, s’appuyant sur une distribution de comédiens éclatante. Le souffle de l’épopée colle à la léthargie de ce monde provincial décrépi qui a raté le train de son époque.

Le jeune metteur en scène pointe l’inquiète langueur des personnages de Tchekhov. Marie Baudet, La Libre. Le 22.11.2014.

Chez Tchekhov, les personnages sont nombreux mais il parlent tout seuls, dit celui qui, la saison dernière, montait à l’Océan Nord un insolent “Platonov”.

Avec “La Cerisaie”, c’est sur une œuvre de maturité qu’a travaillé Thibaut Wenger. Si souvent à propos de cette pièce de 1904 on évoque la fin d’un monde, lui a “envie de penser que dans l’extinction de ce monde d’inadaptés, [qu’il] regarde sans romantisme aucun, il y a aussi une capacité incroyable à habiter le présent”. C’est l’heure du retour au domaine. Ceux qui sont restés s’apprêtent à accueillir ceux qui étaient partis. Une fête ? Pas tout à fait. Lioubov (Francine Landrain, entre grandeur et fêlure) est allée tenter d’oublier à Paris la mort de son trop jeune fils. Généreuse jusqu’à l’absurde, elle donne à qui les demande ses derniers roubles. Quand elle arrive, Lopakhine (Mathieu Besnard, tout en élégance désinvolte et résolue) est là qui veille. Fils et petit-fils de moujik, il est au seuil de la revanche sociale. Avec leurs tempéraments si différents, la sérieuse Varia (Marie Luçon) et la trop vite grandie Ania (Nina Blanc) tâchent de maintenir à flot leur mère à la dérive.

C’est là qu’au fil des jours, des nuits surtout, se condensent mille souvenirs, ramenés à la surface par l’échéance de la vente qui approche. Dans cette zone temporelle tampon, d’expectative mi-révoltée mi-résignée, les paroles se croisent sans forcément se répondre. La polyphonie tchékhovienne est à l’œuvre, sur le chemin du dénouement. Du démantèlement.

La nouvelle traduction signée Roumen Tchakarov fait la part belle à la nostalgie lancinante de l’œuvre, autant qu’à ses heurts de sens et de cœurs. Tirant parti de la profondeur du plateau, la scénographie accentue la langueur inquiète qui colore le spectacle, l’étire et le hache. Un risque que prend Thibaut Wenger en s’appuyant à raison sur une distribution aussi profuse que précise, où s’illustrent encore le Gaev de Marcel Delval, l’Epikhodov d’Olindo Bolzan ou encore le vieux Firs loufoque de Laetitia Yalon, condensé d’émotion